Covid-19 : analyses des boues de stations d’épuration

Le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) a souhaité initier une collaboration avec LABOCEA. Celle-ci va se dérouler durant plusieurs mois. Son objectif est d’étudier la persistance du SARS-COV-2 dans les boues et l’efficacité des différentes filières de traitement. L’épandage des boues urbaines est en effet un enjeu majeur pour l’économie et la biosécurité.

LABOCEA – Site de Fougères effectue depuis plusieurs années des analyses de boues issues des stations d’épuration. Il recherche des entérovirus et est accrédité à cet effet par le COFRAC. Dans le cadre de la crise sanitaire, le laboratoire vient de mettre au point la détection de SARS-COV-2 dans les boues, avec la technique RT-PCR.

Le virus est en effet présent dans les selles de personnes infectées, et donc, par conséquent, dans les eaux usées. Il est ainsi potentiellement présent dans les boues de stations d’épuration avant traitement.
Ces dernières ont mis en place, depuis longtemps, un traitement (l’hygiénisation), qui permet de tuer les virus : soit par la chaleur, soit avec de la chaux, ou encore en utilisant la fermentation du compostage.

La technique élaborée par LABOCEA peut permettre de vérifier l’efficacité de cette hygiénisation pour le SARS-COV-2.

Les recherches en cours peuvent également permettre aux organismes qui sont dans l’impossibilité de mettre en place une hygiénisation de leurs boues, d’épandre sans prendre de risque sanitaire.

Étude du comportement du virus

Le programme de recherche Mocopée (www.mocopee.com), coordonné par le SIAAP, l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) et l’Université de technologie de Compiègne, implique une trentaine d’équipes de recherche.

Ces organismes se mobilisent pour analyser le comportement du virus dans les boues urbaines. Une étude impliquant les laboratoire LABOCEA et ECOBIO, l’Unité PROSE de l’INRAE, ainsi que les équipes de la direction innovation du SIAAP, a notamment été conduite afin d’analyser la persistance de l’ARN du virus lors du traitement biologique des boues par méthanisation.

Deux questions sont au coeur de ce projet.

La première : combien de temps résiste le virus dans les eaux usées et boues urbaines ? Il s’agit d’approfondir notre connaissance sur les cinétiques de décroissance de l’ARN du virus présent dans les boues et d’en évaluer les facteurs de contrôle tels que la température.

La seconde question que se posent les chercheurs : quelle est l’efficacité de nos filières de traitement des boues ? Il s’agit d’évaluer la capacité de nos filières de traitement des boues, et notamment les étapes de digestion mésophile ou thermophile, à abattre le SARS-COV-2.

 

 

Article mis en ligne le 19/06/2020